Avec la French Tech, innover pour réindustrialiser durablement la France

L’innovation française, en dépit des turbulences annoncées, est en bonne santé[1].

Alors que l’ensemble des pays occidentaux ont vu, en 2022, un recul substantiel des investissements dans ce secteur, la French Tech a levé 13,5 milliards d’euros – un volume en hausse de 16% sur un an -, dépassant l’Allemagne et se rapprochant un peu plus du leader britannique[2].

La preuve que dans un monde globalisé toujours plus compétitif, l’approche volontariste pour la défense de notre innovation paie.

Pourquoi est-ce crucial ? Parce que notre Tech est un levier particulièrement puissant pour non seulement faire renouer notre pays avec l’industrie, mais aussi et surtout lui faire embrasser un avenir plus désirable. Florilège en trois fleurons hexagonaux qui renforceront durablement notre économie.

Avec Verkor, décarboner la production de batteries pour décarboner nos mobilités

Au port de Dunkerque, en plein cœur des Hauts-De-France, Verkor prépare la construction de sa Gigafactory, une usine ultra-moderne de batteries lithium-ion. La start-up a trois objectifs : relocaliser, décarboner et réhumaniser une production aujourd’hui largement externalisée, et diviser ainsi par 4 à 5 le coût carbone de ces composantes clé de la mobilité électrique.  

Cette usine, dont l’ouverture est annoncée pour 2024, créera plus de 1200 emplois à Dunkerque. Faisant appel à une main d’œuvre qualifiée dans une zone marquée par le chômage, Verkor ouvre la voie à un retour de l’industrie de pointe en France et offre de nouvelles opportunités à une région fière de son passé industriel qui cherche aujourd’hui à se réinventer.

Grâce à son infrastructure, Verkor espère produire 16GW de cellules lithium-ion par an. Une puissance suffisante pour alimenter 300 000 véhicules électriques et donc donner un coup d’accélérateur à la transition de nos mobilités, alors que la demande de véhicules électriques en France croit de plus en plus vite.

Ÿnsect, repenser la production alimentaire

C’est de notoriété publique : l’avenir de notre système alimentaire est au cœur des enjeux du monde de demain, la transition vers une économie plus durable questionnant à la fois la manière dont nous produisons, mais aussi ce que nous consommons.

Face à ces défis, la start-up parisienne Ÿnsect a fait un choix radical : l’entomophagie pour tous. Pour nos plantes, pour nos animaux, et même dans nos assiettes.

Avec ses fermes à insecte géantes bâties sur le modèle de celle déjà ouverte à Amiens, où se situe le projet pilote de l’entreprise, Ÿnsect produit des engrais de qualité, de quoi nourrir nos bêtes d’élevage et même, pour les plus audacieux, quelques surprises culinaires.

Certes, il paraît exagéré d’envisager « l’entomoculture » comme seul pilier de notre modèle alimentaire. Mais il faut tout de même noter ses avantages. Grâce à des fermes aux formats condensés, on préserve les terres cultivables de nos agriculteurs. Elles permettent également, à quantité équivalente d’engrais et de nourriture pour bétail produites, de diviser par 40 nos émissions de CO2 et notre consommation d’eau par rapport à de l’élevage classique. Une opportunité notable pour permettre à notre monde agricole de désintensifier ses pratiques et régénérer nos sols.

Flying Whales, toujours plus haut, toujours plus propre

Comme son nom le suggère, Flying Whales cherche à faire renaître un des pères fondateurs du transport aérien aujourd’hui tombé en désuétude : le dirigeable.

Rétrograde ? Vieux jeu ? Pas du tout ! Ces aéronefs offrent de nombreux avantages, en particulier pour le transport de marchandises lourdes et indivisibles. Avec ses dirigeables, Flying Whales se donne l’objectif d’accompagner le développement du fret aérien tout en le décarbonant, alors que l’aviation se fait jusqu’ici toujours plus émettrice. Ces engins, en effet, en plus d’être conçus avec une motorisation hybride thermique-électrique, sont plus légers que l’air et donc par essence radicalement moins gourmands en énergie que des avions.

Les dirigeables de Flying Whales vont voir le jour dans un futur proche. L’infrastructure nécessaire à leur développement et à leur construction est en passe de s’installer sur la commune de Laruscade, en Gironde, où des concertations en vue de son implantation sont déjà en cours. A la clé, 200 à 300 emplois qualifiés pour une main d’œuvre aux compétences variées, de l’ingénierie aéronautique en passant par la construction et l’assemblage. Demain, Saint-Nazaire ne sera plus le seul lieu où la France produira une flotte dont elle pourra s’enorgueillir !

Entre transition énergétique et réindustrialisation du pays, notre époque est faite de défis colossaux. Pour répondre à ces enjeux, consolider notre économie et bâtir un pays désirable pour nos enfants, nous avons besoin d’innover. Pas n’importe comment : nous devons inventer, développer, concrétiser et exporter les industries qui assureront à la fois notre richesse et le tournant vers une économie plus durable.

Pour cela, nous pouvons compter sur les esprits créatifs et qualifiés qui font la French Tech. Donnons-leur les moyens d’avancer !


[1] https://gregoire-de-lasteyrie.fr/2023/02/22/la-tech-un-espoir-pour-2023/

[2] https://www.lesechos.fr/start-up/ecosysteme/levees-de-fonds-malgre-la-crise-la-french-tech-a-battu-son-record-1897758

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