Dimanche 24 avril, les Français devront choisir entre deux candidats, qui incarnent chacun une vision très différente de la France et de son avenir.
Car au-delà des hésitations de circonstances et des postures morales, le second tour de l’élection présidentielle nous renvoie à une question fondamentale sur notre capacité – en tant que nation et en tant que peuple – à continuer à jouer un rôle de premier plan dans le monde du 21ème siècle. Ces dernières semaines nous ont rappelé avec force que nous n’étions pas à l’abri – l’avons-nous jamais été ? – des soubresauts et des violences de l’Histoire. Dans ces conditions, l’un des enjeux essentiels de l’élection présidentielle est de choisir l’homme ou la femme le plus à même de renforcer la puissance de la nation : de l’aider à renforcer ses atouts, de capitaliser sur ses forces, d’investir sur les domaines clefs de sa résilience et de son influence.
Or, sur ce terrain, seule l’innovation peut nous permettre de réussir. Seule l’innovation peut nous permettre de garder un temps d’avance, d’être aux avant-postes des grandes ruptures technologiques en cours, de bâtir les fondements d’une souveraineté nationale et européenne, qui nous garantisse de compter dans la compétition mondiale intense, qui se joue notamment sur l’intelligence artificielle, le quantique et les nanotechnologies.
Président de l’agglomération Paris-Saclay – territoire qui est depuis 10 ans à la pointe de cette révolution scientifique et cognitive – je suis convaincu que c’est par la culture de l’innovation que notre pays peut espérer sortir par le haut et retrouver une raison de croire en son avenir. C’est par l’innovation, que l’on peut tout à la fois reconstruire un appareil industriel, retrouver un chemin de croissance et relancer une dynamique majeure de création d’emplois. Ce qui demeure au final la seule voie efficace pour enrichir la France et améliorer le pouvoir d’achat des Français ! Réussir la révolution de l’innovation, c’est relancer significativement la croissance française, avec toutes les externalités positives qui en découlent ; c’est aussi augmenter nos capacités collectives de transition écologique et de passage à l’économie décarbonée ; c’est enfin améliorer profondément le fonctionnement et la qualité de nos services publics, au profit de nos concitoyens.
Tout plaide donc pour un effort massif en la matière. Et sur ce point, on peut craindre avec raison les conséquences d’une élection de Marine Le Pen sur l’avenir et la pérennité de ces nouvelles filières, qui ont besoin d’un cadre général de développement qui garantisse stabilité, confiance et ouverture sur l’extérieur.
Nous savons aujourd’hui que la France de l’innovation se trouve face à trois défis essentiels à relever.
D’abord, la structuration de nos filières d’excellence, qui ont besoin de se réorganiser drastiquement pour être toujours plus créatives et performantes : en développant notamment un vrai continuum cohérent entre la recherche fondamentale, l’expérimentation, la mise sur le marché et l’industrialisation, tout en ayant accès à un marché le plus étendu possible.
Ensuite, la diversification du financement, qui doit permettre de mieux accompagner nos entrepreneurs, tout au long du processus de création et de développement : de la phase d’amorçage à la maturation, de la start-up à la scale-up… Car en l’état, l’argent demeure toujours quoiqu’il arrive le nerf de la guerre. La confiance des investisseurs dans notre pays est évidemment un élément clef de cela.
Enfin, la formation des compétences. Notre pays étant à cet égard dans une situation paradoxale : avec des cursus parmi les plus reconnus au monde (à l’image de l’Université Paris-Saclay – 1ère en mathématiques au classement de Shanghai – ou de l’Institut Polytechnique de Paris) et de vraies carences générales en termes d’acquis mathématiques et scientifiques dans l’enseignement secondaire. Refaire de la France une nation de scientifiques et d’ingénieurs est aujourd’hui la première des urgences, si nous voulons exister et réussir dans la bataille mondiale de l’innovation.
Sur ces cinq dernières années, force est de constater que le gouvernement a tenté de poser les bases d’une nouvelle politique de l’innovation. Tout n’a pas été réussi – loin de là – mais un chemin a été tracé. De la “start-up nation” au plan “France relance”, plusieurs caps tangibles ont été franchis. Tout ce travail au service de l’innovation, du numérique et de l’entrepreneuriat d’avenir doit être intensifié dans les mois et années qui viennent, car les choses vont très vite et nos concurrents – même parmi nos alliés – ne nous feront aucun cadeau.
Le succès et l’avenir de notre pays – en tant que puissance qui compte – imposent de continuer sur ce chemin.
Et c’est en cela que le vote pour Emmanuel Macron dimanche prochain est la seule option envisageable !