La bataille des compétences

Vous ne le savez que trop bien : dans le secteur des technologies, la bataille pour attirer les talents que se livrent les entreprises est impitoyable.

A l’heure actuelle, en Europe, un entrepreneur sur deux fait état de difficultés à recruter des développeurs informatiques.[1] 

Cette tension est tout sauf anodine. Elle n’est qu’une des facettes du défi qui nous attend : l’adaptation des compétences aux besoins de l’innovation de rupture.

L’arbre qui cache la forêt

Avec un système de grandes écoles hautement envié, des universités mondialement reconnues et des pôles de recherche régulièrement loués pour la qualité de leurs travaux scientifiques, notre pays regorge de têtes bien faites.

Je me réjouis de voir qu’à l’excellence de notre recherche s’ajoute la forte pénétration de l’esprit entrepreneurial dans le pays : tandis que 42,5% des 18-30 ans déclarent avoir envie de créer leur propre entreprise[2], écoles et universités multiplient quant à elles les spécialisations dans l’entrepreneuriat pour les y préparer.

Mais cet engouement peut être l’arbre qui cache la forêt : certains signes de déclin éducatif doivent nous inquiéter.

Tirer la sonnette d’alarme


La dernière enquête Timms[3], parue en 2020, offre une comparaison historique et géographique saisissante : parmi les meilleurs d’Europe en sciences et en mathématiques dans les années 1990, les élèves français de 4ème sont désormais bons derniers d’Europe et avant-derniers dans le monde. En 25 ans, nos élèves de 4ème ont perdu une classe de niveau.

Moins bien maîtrisées, les mathématiques et les sciences « dures » sont également de moins en moins désirées : à l’heure de décider de leur orientation, les étudiants optent de plus en plus pour la psychologie, les langues ou le droit. Dans les lycées professionnels, où les filières industrielles déclinent, on retrouve cette désaffection pour la technique.

J’en suis convaincu : l’inadaptation des compétences d’aujourd’hui prépare les délocalisations de demain.

Dans une économie de l’innovation, cette perte de compétences nous condamne.

Réagissons avant qu’il ne soit trop tard !


[1] https://2021.stateofeuropeantech.com/

[2] Sondage OpinionWay pour France Active réalisé du 20 au 21 mars 2019

[3] TIMMS 2019

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