Faire de la France une « deep tech nation »

La France accélère dans le secteur des deep tech et c’est une excellente nouvelle.

Il faut s’en réjouir et je vous explique ici pourquoi.

Vous avez dit « deep tech » ?

Derrière cet anglicisme se cache un vivier de startups ayant comme point commun de répondre aux problèmes les plus complexes de notre temps (lutte contre le cancer, contre le handicap ou le changement climatique, etc.) en s’appuyant sur les découvertes de la recherche scientifique fondamentale (mathématiques, physique, biologie, etc.).

Encore méconnu du grand public, ce segment de la tech est pourtant à l’origine des inventions ayant bouleversé nos vies au cours des dernières années. Internet, GPS, véhicule autonome et ARN messager, pour ne citer qu’elles, en sont issues.

De l’alimentation à la santé en passant par la décarbonation de l’économie, l’exploration spatiale et le transport, la deep tech touche non seulement à des problématiques extrêmement diverses (Prophesee, une pépite tricolore que j’apprécie particulièrement, a mis au point des rétines en silicium permettant de rendre la vue à certaines personnes aveugles), mais elle offre également un espoir de relocaliser des emplois : 8 deep tech sur 10 produisent des objets physiques[1].

Faire de la France une deep tech nation

Dans un contexte de compétition technologique mondiale acharnée, notre pays dispose d’un atout de taille : une recherche d’excellence.

Le territoire dont je suis élu, l’agglomération Paris-Saclay, en est l’un des visages. En concentrant universités de renommée mondiale, laboratoires de recherche de pointe et entreprises privées, il a su créer en peu d’années les conditions propices au projets entrepreneuriaux qui accoucheront, demain, d’innovations incontournables.

Le lancement de la DeepTech Alliance Paris-Saclay, consortium conduit par IncubAlliance avec la French Tech Paris-Saclay, la SATT Paris-Saclay et l’Université Paris-Saclay vise à faire de Paris-Saclay une capitale mondiale de la deep tech. Lauréat du 2ème appel à projets « SATT, incubateurs et accélérateurs » (SIA) du Programme d’investissements d’avenir (PIA), il s’est fixé pour mission de favoriser l’émergence des deep tech au sein de l’écosystème saclaysien, en proposant un parcours d’accompagnement lisible et coordonné aux scientifiques et entrepreneurs. Ses objectifs sont à la hauteur de l’enjeu : une multiplication par trois du nombre de projets dès 2023, une multiplication par deux du nombre d’entreprises deep tech valorisées à plus de 10 millions d’euros !

Les pouvoirs publics au cœur de la deep tech

J’en suis convaincu : une intervention publique stratégique est la clé de l’innovation de rupture. Que l’on pense au nombre d’innovations de rupture nées dans le sillage du programme américain Darpa ou aux 4,5% de PIB consacrés par Israël à la R&D chaque année, les exemples étrangers démontrent tous le rôle décisif d’un Etat stratège.

Coûteux, risqués et incertains, les projets deep tech nécessitent la mise en place de financements adaptés et de filets de sécurité que pourrait par exemple offrir un « Darpa européen ». J’y suis entièrement favorable.

Généralisation du codage dans le secondaire, attractivité des filières technologiques, diffusion d’un état d’esprit entrepreneurial au sein du pays : le rôle des acteurs publics est également d’ordre culturel. Un chantier, en particulier, est à mes yeux incontournable : une féminisation nécessaire et incontournable de la French Tech, en sensibilisant massivement les jeunes filles aux rôles entrepreneuriaux qu’elles pourraient être amenées à endosser au cours des prochaines années.


[1] https://www.bcg.com/publications/2021/deep-tech-innovation

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