Télétravail : un accélérateur de mobilités ?

En réduisant la portée de nos déplacements, la démocratisation du télétravail a profondément changé nos modes de déplacement. Comment prendre en compte cette nouvelle donne pour façonner efficacement le futur de la mobilité ?

Je vous propose mes réponses, mon analyse et mes solutions dans ce nouveau billet.

QUAND TELETRAVAIL ET MOBILITES DOUCES FONT BON MENAGE

Effet direct de la crise sanitaire, la généralisation du télétravail a eu le double effet de réduire les déplacement domicile-travail et de favoriser l’adoption des mobilités douces.

Paris, Berlin, Milan, Oakland ou encore Bogota : nombre de métropoles mondiales se sont mises en ordre de marche pour adapter la voirie à ce regain de proximité, par le biais de mesures de piétonnisation temporaire et d’extension des pistes de vélo.

Cela a été le cas de la région Île-de-France qui : nous avons, de manière volontariste, su y répondre efficacement en anticipant la réalisation du RER Vélo. Investis dans les mobilités durables, je m’en réjouis : avec pas moins de 300 millions d’euros investis, les Franciliens voient quotidiennement leurs déplacements à vélo facilités par cette petite révolution. 

LA PERENNISATION DU TELETRAVAIL, UN ENJEU A FORT IMPACT SUR LES MOBILITES

Un chiffre m’a récemment interpellé : selon un sondage OpinionWay, 74% des télétravailleurs entendent pérenniser la pratique du télétravail au moins un à trois jours par semaine.

En s’institutionnalisant, le télétravail renforcera immanquablement l’attractivité des solutions de mobilité douces, comme le vélo, la marche ou encore les trottinettes électriques en free-floating.

Il se traduira en outre par une révision par les citadins de leurs choix résidentiels : pourquoi n’habiterais-je pas à une heure de mon lieu de travail pour gagner en qualité de vie, si le prix à payer n’était que d’un ou deux trajets par semaine ?

ADAPTER LES MOBILITES AUX USAGES ET NON L’INVERSE

Vous l’aurez compris, je suis convaincu que la mobilité durable sera un enjeu clef pour les collectivités territoriales au cours des mois et des années à venir. Pour relever ce défi efficacement, elles doivent désormais répondre à trois enjeux incontournables :

  • Rendre les transports publics performants

    Les transports en commun sont loin d’être une évidence, en particulier pour les automobilistes. Plutôt que de faire la chasse à ces derniers, je suis d’avis de changer d’optique : demain, les habitants ne devront pas être invités à les adopter par défaut, mais bien parce qu’ils y auront trouvé une option concurrentielle de qualité pour leurs déplacements.
  • Numériser les offres de mobilité

    La crise sanitaire l’a bien montré : les outils numériques sont nos alliés et les Français sont prêts à s’en emparer. Pour moi, l’avenir de la mobilité s’écrira à l’aide des applications ou ne s’écriront pas. Demain, chacun devra pouvoir définir facilement sa stratégie de déplacement de façon souple, intégrée et multimodale.
  • Construire les infrastructures adaptées à l’émergence des véhicules électriques

    Plébiscitée lors de la crise, comme les autres transports individuels, la voiture individuelle répond aux besoins quotidiens de millions d’habitants et, pour cela, ne doit pas être combattue par intransigeance idéologique. Alors que de nombreux constructeurs automobiles ont annoncé des objectifs de sortie du véhicule thermique à horizon 2030, je plaide pour un déploiement massif sur nos territoires de bornes de recharge électrique.

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